STALAG IIB   HAMMERSTEIN,   CZARNE en POLOGNE

 

CAMP de PRISONNIERS de GUERRE 1939-1945 en POMERANIE

 

 

Documents transmis par :


Micheline Massé,

sa fille

Renée Poupeau,

sa petite-fille

 

Jean Massé

n° 83186  Kommando 376


" notre papé Jean "

DOSSIER MILITAIRE




Campagne 1925 au MAROC


        





 

à GUT BREITENFELDE

über Hammerstein, Kreis Schlochau

 

photo transmise par Eric Massé son petit-fils









GUT BREITENFELDE

53.62, 17 (Breitenfelde,Gut)

 




BREITENFELDE devenue SIERPOWO












 

Extraits de ses lettres

et  de son carnet

Jean MASSE, mon grand-père, est né le 07/12/1904 et décédé le 26/06/2003.

Le 03 septembre 1939, il est mobilisé et part à TOUL  en Meurthe et Moselle. Il a 34 ans et demi. Il laisse au Langon (85) où il habite, une petite fille de 10 ans, ma mère, et sa femme ma grand-mère qui est enceinte.

11 jours plus tard, le 14 septembre 1939, elle accouchera d'un garçon Jacques qui  fera connaissance de son père le 23 mai 1945, soit 5 ans plus tard.

Pendant sa mobilisation et sa captivité, Jean MASSE écrira très régulièrement à sa femme.

 Dans un carnet intitulé STALAG IIB,

 qu'il rapporte de ses 5 années de captivité,

 il consigne qu'il est fait

 prisonnier au rond point de Ronchamp (70) 

 le 18 juin 1940.   

 

Deux cartes non datées, dactylographiées,

avertiront  ma grand-mère .



Puis à partir du 26 juin 1940, il continuera à informer sa famille de sa situation par une correspondance d'Allemagne hebdomadaire, parfois plus, sous forme de Postkartes et de lettres-cartes manuscrites.

Ma grand-mère recevra plus de 230 lettres. Le courrier et les colis de France arrivent à mon grand-père de façon irrégulière, parfois plusieurs lettres à la fois mais ils semblent  passer.

En 1944, il évoque des difficultés de plus en plus grandes à les recevoir. La dernière lettre qu'il écrira est datée du  23 juillet 1944. 

Le 26 juillet 1940, une lettre est postée de Belfort. Il dit qu'il est toujours prisonnier mais ne peut pas donner son adresse.




Extrait du Carnet de Jean MASSE n° 83186, STALAG IIB 1940-1945
* rajout non inscrit dans le carnet

* Aller

Fait prisonnier le 18 JUIN 1940 au Rompoint de RONCHAMP (* département 70 Haute Saône, sur la N 19 Champagney –Lure)
Cantonné à LYOFFANS (*sur la D 438 Lure-Héricourt).
Arrivé à BELFORT le 23 JUIN caserne Maud’Huy.
Caserne Béchant.
Départ le dimanche 28 JUILLET à 10 heures.
Belfort. Mulhouse. Kolmar. Sélestat. Strasbourg. Haguenau. Soultz.
Wissembourg passé la frontière nuit tombante ( *Allemagne).
Francfort. Fulda. Herseld (* Hersfeld). Obersull. Eisnach. Gotha. Erfurt. Wiselback. Veimard (* Weimar)
Apolda. Leuna. Mersbourg. Lema. Werke. Halle. Berlin. Gurkow.
Stettin (* Szczecin, en Pologne, à la frontière allemande-polonaise).
Hammerstein (* Czarne en Pologne, Poméranie )
Stalag IIB le 31 JUILLET 1940.

Hommage et souvenir aux habitants d’Héricourt et Belfort.

Arrivée en Kommando le 9 septembre 1940.
Reçu le 1er colis le 27 octobre, 1ère lettre le 25 octobre.




Le 11 août 1940, il envoie le premier courrier avec l'entête de "Kriegsgefangenenlager  Stalag IIB".

Il est au camp.

Le 10 novembre 1940, il écrit qu'il est dans une ferme. Il y restera jusqu'à son départ en janvier 1945.

 

En mars 1941, le Centre National d'Information sur les Prisonniers de Guerre publie des listes de noms et les lieux de captivité, selon les informations de l'armée allemande.

L'avis officiel ne parviendra à sa femme qu'en juin 1941, alors qu'il s'écrivent déjà depuis plusieurs mois.

      


Le kommando est composé de 10 prisonniers français, auxquels se rajouteront des renforts, de 6 à 8.

Ils logent dans une chambre chauffée par un poêle ou une cheminée. Il précisera qu'il couche dans un lit sur une paillasse avec 2 couvertures.

Il mange beaucoup de pommes de terre, peu de viande, du pain et ce qu'il reçoit des colis. Il ne se plaint pas de la nourriture. Il précise très souvent que les colis Pétain et Croix rouge lui suffisent. Il s'inquiète beaucoup de savoir comment vit sa famille au vu des nouvelles de l'inflation et des restrictions qu'ils ont de France.

A chaque lettre, il rassure " je suis en bonne santé, ne t'inquiète pas ".

Il a des dents en mauvais état. En 1942, il va voir à plusieurs reprises un dentiste allemand qu'il qualifie de "capable". Il lui en arrachera  jusqu'à 21 !

Sur cette exploitation, ils seront jusqu'à 70 travailleurs (des polonais, des russes, des allemands, des français). 

Le patron est un ancien officier allemand ; la patronne parle français. 2 jeunes filles stagiaires qui parlent aussi français passeront quelques temps à la ferme.

Plus de 90 à 100 ha sont cultivés : des pommes de terre, des rutabagas, du blé, de l'avoine, du seigle, des betteraves à sucre. Ils travaillent jusqu'à 11H par jour en pleine saison de plantation, d'arrachage ou de tri de la pomme de terre et en période de battage.

Il est parfois affecté " au garage ". Il va aussi à la gare de Domslaff  pour les livraisons de "patates" (lettre du 01/11/1942 : 40 wagons de 15 t de patates, il reste les rutabagas et les betteraves).

Il rencontre d'autres prisonniers à la gare dont un qu'il semble bien connaître, de son village.



 

 

En juin 1944, on le convoque pour passer un permis allemand qu'il réussit sans parler allemand, en s'expliquant uniquement par des dessins au tableau.

 

Au sujet de LA CIVILISATION (extraits des lettres)

 

Le 2 mai 1943, il écrit : "... ici les bobards circulent sur la civilisation des 250 000. Je ne prévois aucun cas qui puisse m'intéresser. J'attends la grande Relève comme beaucoup de camarades des Kommandos. Souhaitons être à plus de " la moitié de notre captivité...".

13 juin 1943, "... Ici il est fortement question de civilisation. A part la permission j'y vois peu d'avantage si ce n'est que le salaire..."

20 juin 1943, "... on parle bien de civilisation, c'est le sujet à l'ordre du jour. Quand à la relève je crois qu'elle est morte pour nous, notre patron tient trop à nous... "

27 juin 1943, "... Quand à la civilisation des prisonniers ne pas exagérer !!!   ... les permissions  dans l'agriculture nous ne pouvons les avoir qu'en saison morte et encore sera t-il possible de voyager à ce moment là ? ... "

Le 4 juillet 1943, "... ici il nous est arrivé des évacués de la Vallée du Rhin. Il est fortement question de notre civilisation. De quelle façon cette opération est-elle interprétée  en France ? Evidemment comme à nous on parle des avantages mais point des inconvénients. Souhaitons que civilisés nous restions moins longtemps en Allemagne que nous sommes restés prisonniers..."

29 juillet 1943,  il est passé civil comme tous ceux du kommando.

"... Je ne peux pas te donner de détails  puisque nous sommes dans les mêmes conditions qu'auparavant. Au sujet perm, je suis de l'avis de tous, nous irons lorsque tous seront de la grande Relève  officiellement nous irons une fois les gros travaux terminés (à partir de novembre)..."

13 août 1943, " ... je peux enfin t'écrire "civilement" en effet la correspondance est libre pour les nouveaux "civilisés ... "

11 septembre 1943, " ... il y a peu de changement dans notre nouvelle situation. Nous ne relevons plus de l'autorité militaire et avec autorisation du patron nous pouvons nous promener sans crainte c'est le seul avantage. Nous devons dit-on percevoir encore les colis Pétain venant du camp mais point le  tabac.... "

10 octobre 1943, "... j'ai reçu aujourd'hui une note officielle de la délégation française auprès le front du travail allemand. Comme je me doutais ainsi que mes camarades ici, " la civilisation " a été  tout aussi bien sabotée que la Relève, rapatriement des pères de familles nombreuses ainsi que toutes les choses qui touchent les exilés. Nous devions conserver nos droits de prisonniers.  Dons Pétain, colis  etc. et  que sais je. Encore une fois miroir à alouette. Nous sommes les esclaves modernes ou les Joseph vendus par leurs frères. Le gros avantage que nous avons c'est de pouvoir  nous promener dans notre arrondissement librement. Nous allons recevoir bientôt dit-on un complet et une paire de chaussures, souhaitons que ce soit pour bientôt... ne va pas croire que le moral faiblit mais je ne raconte qu'une partie de la vérité... "

 

1er novembre 1943, ils sont allés au Stalag pour rendre leur tenue militaire et récupérer une tenue civile mais lui a hérité d'une tenue kaki.

Dans les courriers suivants, il raconte qu'il fait teindre en bleu marine les vêtements.

Il insiste sur l'entoilage nécessaire des colis car la plupart sont délestés du tabac, du chocolat, du pain d'épice. Ceux qui arrivent par le Stalag arrivent en parfait état.

Il a sollicité un béret basque qu'il a bien reçu. Il demande l'envoi de pull-overs chauds et d'un gilet doublé de peaux de lapin.

Ils vont parfois à NEUSTETTIN (devenue Szczecinek) pour des rencontres organisées par l'amicale des travailleurs.

 

11 janvier 1944, "... Hier avec d'autres camarades transformés nous sommes allés à une soirée récréative offerte par l'Amicale des travailleurs en Allemagne. C'est la première fois ici que j'ai entendu chanter une française. Je dis ici c'est à Neustettin parce qu'à Breitenfelde ce luxe ne nous est pas permis."

 

20 janvier 1944,


" Nous avons fait une bien triste corvée. Nous avons un camarade du Pas De Calais transformé qui est mort d'une mauvaise pleurésie avec congestion dans la nuit de dimanche à lundi. Il était marié un enfant de 16 ans. Nous avons fait avec les camarades des environs ce que nous avons pu ce soir pour  lui faire des obsèques dignes de lui. Un abbé est venu du camp pour officier. Des camarades et moi avons chanté l'office et j'ai essayé de rappeler à ma mémoires quelques bribes musicales en tenant l'orgue. Comme il n'y a pas ici à Breitenfelde d'église catholique, c'est au temple protestant que s'est déroulée la cérémonie. Ce malheureux camarade repose donc  au cimetière de Breitenfelde à l'ombre d'un chêne parmi les sapins. C'est un coin de terre que plus tard nous retrouverons dans nos souvenirs d'exil et l'impression que nous avons eu cet après-midi  ne peut s'effacer que très tard dans nos mémoires (ce camarade travaillait dans notre village mais non à notre ferme)."


Le moral commence à faiblir bien qu'il ne veuille pas inquiéter sa femme.

 

2 février 1944, " ..... N'oublie pas la proportion de 10 sur 14 je t'en reparlerai dans ma prochaine lettre.

Quoi que je ne crois plus au Père Noël mon plus grand souhait est quand même qu'il nous rapporte la classe qui tarde vraiment trop."

4 février 1944, " Depuis ma dernière lettre je n'ai reçu aucun courrier. J'espère bientôt en avoir et en grande quantité, tous mes correspondants sauf toi m'ont je crois oublié.

Reporte toi à ma dernière lettre le plus grand nombre est  les appelés de la ferme et l'autre le total des amochés vivants ou morts.

Que penses tu de cela  n'est ce pas éloquent. Je me demande vraiment ce que nous serons ici la guerre terminée, commandeurs ou commandés ? nous souhaitons tous que ce soit au plus tôt et nous quittions cette région si peu clémente..."

 

Au sujet du front RUSSE

8 février 1944,

"... Au sujet de notre retraite ne t'en inquiète pas nous sommes encore à 750 km du front russe allemand et nous n'espérons pas être prisonniers des Russes. Nous savons que les transformés sont fortement critiqués tant en Allemagne (dans les camps) qu'en France. Il faudrait mettre un point à cela. Ici comme en beaucoup d'autres kommandos personne n'a été volontaire mais avons accepté le nouveau statut  sous menace de la compagnie de discipline en cas de refus et de perdre tout droit à la Relève si nous n'acceptions pas. Depuis nous avons compris à part un peu plus de liberté !!! Nous en reparlerons plus tard. J'ai à nouveau donné de mes nouvelles à Berlin... "

 

          Le courrier redevient formaté. Ils ont des difficultés à obtenir des PostKartes pour les envois.


14 février 1944, "...  un nouveau changement dans notre correspondance à l'avenir nous n'avons droit qu'à écrire deux lettres  par mois et  des cartes postales à volonté. De déduction en déduction je me demande  où ils vont bien en venir avec "les transformés" ce qui pourrait t'étonner c'est que nous nous apercevons fort bien  le peu de promesses tenues aussi ai je demandé ainsi que cinq  autres camarades à repasser prisonnier. Notre employeur n'a pas l'air satisfait  mais pour moi sourire ou grimace s'équivalent..."


24 février 1944, "... notre patron est toujours à la ferme c'est un ancien officier de réserve Madame a la cinquantaine et parle français couramment c'est généralement elle qui me reçoit au bureau des pleurs. Nous avions aussi deux jeunes filles stagiaires qui parlaient français mais la dernière est partie à la noël... "


3 mars 1944, "... Comme de bien entendu nous n'avons toujours pas reçu nos Kontroll Kartes pour pouvoir écrire  de lettre... Je n'ai aucune nouvelle au sujet des demandes que j'ai faites à Berlin..."

29 mars 1944, "... Je dois aller demain passer mon permis allemand pour conduire les tracteurs routiers. Est ce obligatoire ou bien notre patron a -t-il peur de notre changement je l'ignore... "

         

Le courrier commence à mal s'acheminer.


14 avril 1944, " ... c'est le commencement du sevrage du courrier.... Au cas où tu ne recevrais plus de courrier de moi inutile de t'alarmer. Nous sommes tous d'avis que le plus long est fait mais le plus dur reste à faire pendant combien de temps ? je l'ignore ... "

20 avril 1944, " Un heureux évènement m'arrive aujourd'hui, j'ai reçu une lettre de toi  celle du 2 avril  par contre la dernière était du 28 février je n'ai donc reçu aucune nouvelle du mois de mars,  sont elles dans un coin de bureau ou sont elles détruites je l'ignore ... Nous recevons actuellement peu ou pas de courrier  de France, tous les civils c'est pareil ...."

         

L'information des bombardements en France lui arrive et l' inquiète.

1er mai 1944, " ... Ici rien de nouveau nous suivons les nouvelles de France ainsi que les bombardements avec angoisse et nous nous demandons quand et comment cela finira ....."

5 mai 1944, " ici  toujours la même chose seulement le coefficient est de 11/14 voir même 3/5 à certains endroits...."

12 Mai 1944, "... nous n'avons encore rien vu dans notre plaine. Notre pourcentage est de 4 1/2 sur sept . Je me demande vraiment jusqu'où cela peut aller. Il faut que Louis soit dans un centre industriel pour qu'il soit si souvent visité. Il a sûrement eu vent de certains bobards de camp. Ne pas se leurrer....

Mon petit  Jacquot j'ai reçu ta lettre  tu vas écrire au moins aussi bien que moi. C'est vrai que quelques fois ma main tremble un peu et puis j'écris à l'encre avec une vieille plume, la table est boiteuse ou mon voisin me pousse le coude pendant qu'un autre chante si fort  que ma lettre s'envole à son souffle. C'est tellement bizarre un prisonnier ! ... "

15 mai 1944, "... Je t'écris toujours aussi régulièrement mais tu sais le courrier va si mal qu'il ne faut pas trop compter sur l'exactitude. Hier nous sommes tous allés à Neustettin où l'on nous a distribué un pull-over en même temps il y avait cinéma  film français "Le dernier atout" .... D'ici quelques temps je compte aller à Schlochau ( Czluchow ) où il y a pas mal de vendéens (requis) peut-être en trouverai je de ma région... "

29 mai 1944, "... Je ne suis point surpris d'apprendre que les voies sont coupées de toutes parts les journaux nous en donnent quelques aperçus.  Je suis à me demander dans quel état de ruines va se trouver l'Europe à la fin de cette guerre.... Avec toutes les précautions prises viendront-ils par terre ?..... le pourcentage augmente sans cesse des plus jeunes 100% ..."

1er juin 1944, "... je crois t'avoir dit que j'avais passé haut la main mon examen 1H et quart de questionnaire sans interprète c'est dur heureusement qu'il y avait  le tableau : le dessin est une langue internationale  (examen purement théorique mon juré était déjà fixé sur mes capacités  pratiques) je ne sais toujours pas pourquoi j'y suis allé peut être question d'assurances... Nous n'avons aucun requis dans la région, j'en verrai sans doute  dimanche à Neustettin, nous avons réunion  de l'amicale...."

4  juin 1944, "... le courrier  va si mal en ce moment que je demande toujours si chaque lettre que j'écris arrivera à destination..."

9 juin 1944, " ... Vu les circonstances actuelles il se pourrait que de part et d'autre le courrier reste bloqué . Surtout ne t'inquiète pas pour moi je suis toujours en parfaite santé et ferais  tout ce que je pourrai pour la conserver.... souhaitons une fin proche de tous ces évènements...."

10 juin 1944, " Une fois de plus je t'écris sans avoir reçu de tes nouvelles. Elles deviennent de plus en plus rares et probablement que d'ici peu nous n'en aurons aucune ni l'un ni  l'autre... Nous sommes au courant des récents évènements survenus en France..... Ne perd pas courage et tranquillise toi puisqu'ici nous sommes bien loin de tout point stratégique... Je ne désespère pas d'aller voir les langonnais de Flatow dès que j'aurai leur adresse... " 

22 juin 1944, "... nous sommes au courant des inondations côtières par les journaux depuis bientôt deux mois. Quand à notre retraite ne t'en inquiète pas ce n'est pas de ce coté que nous craignons l'invasion... Vendredi soir nous fêterons la St Jean,  un étranger de nos amis doit venir trinquer avec nous. Il se nomme aussi Jean (traduction)......"

25 juin 1944, " ... Aujourd'hui, nous sommes allés à Neustettin où une messe était dite par un abbé des environs de Nantes  transformé aussi .... Ici rien de nouveau nous voyons passer des avions mais à très hautes altitudes..."


Six lettres arriveront encore à destination, avant la dernière du  23 juillet 1944






Le 27 janvier 1945,  les prisonniers du kommando 376 évacuent Gut Breitenfelde et il s'ensuit une longue marche forcée vers l'ouest qui durera jusqu'à la rencontre avec les américains le 21 avril 1945 à Klenzé vers  Dannenberg à la frontière actuelle Polonaise-Allemande.





* Retour            entre parenthèses  ( noms actuels en polonais )

1945 quitte Breitenfelde (Gut) le 27 Janvier 1945
Persauzig (Persanzig Parsecko) le 28.
Kolatz le 30 retour Gut Breitenfelde (vivres).
12 février 13-14 voyage. Falkemberg ( Zlocieniec )
24-25 (Gut). Greifenberg ( Gryfice )
Halte Jatzelle (Jatzel Jasiel) 26.
Moratz (Moracz), Rackitt (Rokita) Munkendorf (Münchendorf Miekowo)
Gollnow (Goleniow) Altdam ( Altdamm Dabie )  
Stettin ( Szczecin ) le 3.
Arrêt Gut Radevritz Graff 3 m.
Arrêt Malchow 5 mars
Prenzlaw  Blindow  Goll tz. Boitzenburg  arrêt 6 mars.
Templin. Gut Hindenbroug arrêt 7 mars.
Volgelsang  Zehdemek  Gransee. Dannevald  arrêt 8 mars.
Blumenow  arrêt Neutar  le 9 mars
Départ le 13  Gransee. Arrêt Keller le 13.
Le 14 Lindow   Shonberg  Neurrupin. Wulkow (Gut)  Dabergotz  arrêt 14
Kerzlin  Wildberg  Granzer. Gartow  Wuzterhausen  Kyritz. Meckow  Demorthin  arrêt 15-16
Route Hambourg Berlin. Gumtow  Kurnow. Route Rostock Groswelb  Garz. Arrêt le 17 au 24 à 17H30
Le 21, voyage à Pritzwalk.
Retour autoroute Hambourg. Par chemin  détourné passé le pont ( 2 km)
Mixte fer route à 2 H chemin de terre. Geestberg (Gut)  le  25  départ à 16 H.
Wahrenberg  Scharpenhufe  Pollitz. Wanzer  Anlosen  Gartow (?) à 10 H le 25.
Départ le 31 mars
Blumenthal Von Busch. Kreis Ost Prignitz.
18 lettres 
21, Aviet et Bernard nous laissent ainsi que sept familles allemandes à la gare
Frebel  Jeetzel  Lückow Ville
Klenzé le 1er avril à 6 heures  
arrivée à Korvin  
dernier "patron" à Klenzé  le 3 après-midi  bei Wilk Joust  Klenzé Dannenberg
 
Arrivée des américains le 21 avril à 16H30
 
Le 30 avril quitté Klenzé à pied pour Bergen (Belsen) à 15H. Désinfection à Schruga  et retour.
Le 14 mai, Salzwedel. Delüsfeld  Hannover  Löhne  Neubeckom ?
Haltern  traversé le Rhin à 10 H mercredi 16 mai.
Hutfort  Krefelde.
Entrée en Hollande le 17 jeudi à 8H 45.
Kerkrade  Rodla ?   Valkenburg. Eijsden  frontière belge  11H10.
Visée Jupille Cornillon  Aigremont

Passé frontière Belge-France, nuit du jeudi au vendredi à 2H30.

Valenciennes  6H30. Départ 22H. Longueau 2H d’arrêt.
Paris  départ  9H15 Le dimanche
Le Mans 12H
Nantes 18H.
La Roche Sur Yon Minuit
LE LANGON lundi 21 mai   TERMINUS


Note : Les noms relevés dans ce carnet sont peut être mal orthographiés car difficiles à lire parfois. Les points d'interrogation étaient inscrits. Au fur et à mesure des recherches et vérifications des villes, je les rectifierai.

 

Retour de Jean Massé, de Gut Breitenfelde au Langon en Vendée


lien MyMap du retour en cours en cours d'actualisation




HISTOIRE de BREITENFELDE

traduction du texte allemand du site

https://de.wikipedia.org/wiki/Sierpowo_(Czarne)


L'histoire

Breitenfelde est mentionné dans un document de 1350. Le nom du lieu est d'origine allemande. Lors de la première occupation polonaise après 1466, le nom a été conservé, bien que temporairement sous des formes secondaires telles que Brdawelth. A partir de 1653 on parlait aussi de Bretenfeld. Le nom du champ était le Dreianger - il a été divisé en 12 agriculteurs vers 1850. Le Remmen était un terrain de prairie et une prairie en partie marécageuse entre Küddow et le plateau. Cela a déjà été mentionné en 1445 et appartenait à la forêt de Landeck sous administration allemande jusqu'à la fin de la guerre en1945.
Les habitants de Breitenfeld étaient presque sans exception protestants (1925: 96% de la population). L'église, un ancien bâtiment à colombages avec une tour en bois sombre, date de 1668. Un prêtre de Breitenfelde avait été mentionné trois cents ans plus tôt, en 1350. En 1410, la paroisse appartenait à Hammerstein, district de Schlochau. En 1511, l'endroit était déjà mentionné dans le rapport de visite de l'archevêque de Gniezno. L'église était déjà devenue protestante au milieu du XVIIe siècle, immédiatement après la Réforme. Le premier clergé protestant est connu par son nom vers 1670. Jusqu'en 1790, la ville voisine de Landeck appartenait même à la paroisse de Breitenfelde. Jusqu'en 1828 en tant qu'église de branche puis le presbytère y fut déplacé. En 1930, l'église est devenue une église subsidiaire de la paroisse nouvellement formée de Domslaff. Les catholiques (en 1925 la proportion était de 4%) avaient été paroisse à Heinrichswalde.

L'école Breitenfelde a été créée vers 1770. Il fut d'abord fourni par des artisans et des artisans, et ce n'est qu'en 1824 que le premier enseignant formé (Orthmann) officia dans le village.

En 1893, l'ancien bâtiment scolaire trop étroit et délabré a été remplacé par un nouveau. En 1922, une troisième classe et un deuxième poste d'enseignement ont suivi. Des avocats stagiaires et de jeunes enseignants y étaient souvent employés.

Kurt Neumann était le directeur de l'école jusqu'à la fin du Troisième Reich en 1945.

Sierpowo n'a plus de bâtiment scolaire aujourd'hui, les élèves sont amenés à Czarne en bus.

Breitenfelde a des découvertes d'urnes; dans le passé, certaines découvertes historiques et archéologiques importantes ont été trouvées dans le Feldmark. Au XVe siècle, le village a été dévasté par diverses guerres et raids. En 1433, les hussistes détruisirent complètement l'endroit, de sorte qu'il resta là pendant quelques années. Vers 1570, à nouveau conquise par les Polonais, il y a eu un nouvel établissement au cours de la reconstruction.

La famille de ceux de Born s'est installée sur les lieux et après 1600 avait trois biens. Entre-temps, la propriété s'est délabrée et est passée entre d'autres mains. Maintes et maintes fois, il y avait de nouveaux propriétaires et certains agriculteurs s'y sont installés. En 1816, le village comptait déjà 18 agriculteurs avec 2317 acres de terres agricoles. En 1856, il y avait 19 agriculteurs et 7 petits propriétaires.

Une fois la structure de propriété réglée, tout est passé à une communauté scolaire.

Au fil du temps, le domaine de Breitenfelde a été de plus en plus réduit et des parties des terres ont été vendues à des agriculteurs du village ou à de nouveaux colons.

En 1928, le village et Gut Breitenfelde ainsi que Eggebrechtsmühle voisin ont été fusionnés en une communauté rurale.


Le dernier propriétaire du domaine, situé au milieu du Feldmark, était Christoph Steffen.

Le 27 janvier 1945, il a également dirigé le voyage des familles de Breitenfelde et Landeck I, qui ont fui vers l'Allemagne de l'Ouest depuis le front approchant de l'Armée rouge.

Le dernier maire à l'époque allemande depuis 1927 était le fermier local Friedrich Panknin. Dans le village il y avait une forge (maître Johann Sonnenberg) et un bureau de poste (Grusewski) ainsi que l'auberge Janke (dernier propriétaire Karl Janke).

Breitenfelde est un village de rue au sud-ouest de la terre Schlochauer qui comptait 346 habitants en 1939. La population prédominante était active dans l'agriculture et la foresterie, principalement avec leur propre propriété. Ainsi, la zone principale était constituée de champs et de forêts, la plupart étant des terres arables. Les pommes de terre, le seigle, l'orge, l'avoine et le blé y étaient principalement cultivés.

De 1818 à 1945 Breitenfelde appartenait au district de Schlochau et avec le district initialement à la province de Prusse occidentale, de 1919 à la frontière Posen-Prusse occidentale et avec sa dissolution en 1938 à la province de Poméranie.

Breitenfelde s'appelle Sierpowo depuis 1945 et appartient à la Pologne.

Jusqu'en 1973, Sierpowo était le siège d'une grande communauté dissoute.


voir le site et ses photos :

http://freepages.rootsweb.com/~pommerninterestgroup/genealogy/B/Breitenfelde/index.html

 

issu du site ce plan de Breitenfelde 1938-1945

avec les lieux d'habitation des familles






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