STALAG IIB
HAMMERSTEIN
Souvenons-nous
« Après 3 jours
de voyage dans un train à bestiaux, nous arrivons sur le lieu de
destination. Nous approchons d’un terrain entouré d’une double
clôture de barbelés où il y a plusieurs baraquements.
Sur le portail,
l’inscription STALAG IIB… »
Pétales d’une rose blanche Stanisław Gryniewicz
Inauguration le 11 NOVEMBRE 2008
11 listopada 2008 r. odsłonięto tablice
upamiętniające życie w obozie. Fot. Karol Dobień
CARTE TOPOGRAPHIQUE d'
HAMMERSTEIN
A
l’origine, ce camp était un lieu de formation de l’armée allemande.
Pendant la première guerre mondiale, il a été transformé en camp de
prisonniers pour des soldats russes et polonais. En avril 1933, après
l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il devient un camp pour
prisonniers allemands, politiques ou communistes.
Pendant les années
1939-1945, des prisonniers de guerre de tous les fronts arriveront au
camp.
En septembre 1939, les premiers sont des soldats polonais de
l’armée de Pomorze.
LE CAMP en JUIN 1940
(Dessins issus de l'Amicale du Stalag IIB " Le
Lien ", consulté à la BNF par Philippe
Guillotin)
En décembre 1940, 1691 prisonniers polonais sont
enregistrés.
Tout au long de l’hiver 1940, très rude, ils seront logés sous
tentes, dans la partie du camp qui servait aux rassemblements hitlériens.
La construction des baraques se poursuivra jusqu’en 1941.
Le
camp est divisé en deux : Nord et Est. Dans le 1er, des
polonais, des français, des belges, des yougoslaves, des américains. Dans
le 2ème, des italiens et des russes.
Le
commandement du camp est situé au Nord. Le deuxième camp Est construit à
partir de juin 1941, à 1,5 km du camp Nord, pour
recevoir des soldats russes capturés à Barbarossa. De juillet à décembre
1941, l’arrivée des prisonniers est massive dans un camp en pleine
construction et installation. Jusqu’en novembre 1941, ils sont pour la
plupart dehors et se réfugient la nuit dans des trous de terre qui parfois
s’effondrent sur eux. A partir de décembre 1941, ils commencent à
s’abriter dans des baraques non chauffées, sans plancher, ni fenêtres. Les
raisons principales de mortalité seront la famine, le froid, le manque
d’hygiène, l’absence de soins.
En
novembre 1941, une épidémie de typhoïde éclate au camp Est qui durera
jusqu’en mars 1942.
40 000 à 50 000 prisonniers sont morts pendant cette
période, enterrés dans des fosses collectives. Dans l’hôpital du camp, il
mourrait jusqu’à 200 prisonniers par jour. L’administration du camp ne
prendra des mesures de prévention qu’à partir du moment où l’épidémie
gagnera des personnels allemands du camp.
Malgré le régime du camp et la faiblesse physique, certains prisonniers
ont tenté de s’enfuir du camp et des kommandos de travail. Les gardiens
pouvaient tirer sans somation. Ceux qui étaient repris étaient envoyés
dans des sections disciplinaires, à
stutthof ou
rogoznicy.
Tous
les prisonniers de guerre sont administrés par l'O.K.W (Oberkommando der Wehrmacht). Au sein de chaque
stalag, l’encadrement allemand se compose d’un petit nombre
d’officiers, d’une administration et d’un corps de garde "les posten". Les conditions
de captivité dépendent de la direction du camp et varient d’un camp à
l’autre.
A leur arrivée au camp, les prisonniers sont
immatriculés et en
majorité répartis dans des kommandos.
Le
stalag gère donc les prisonniers à l'intérieur de l'enceinte du camp et les kommandos de travail
dispatchés à l'extérieur dans des exploitations
agricoles, des usines ou des chantiers.
La
vie au camp va peu à peu s'organiser. Selon leurs compétences, leur
imagination, les prisonniers
proposent leurs services. C'est le royaume de la débrouille avec rien. Il
s'agit aussi de s'occuper. Il y aura des pièces de théâtre, des matchs de
foot .
Il
se met en place une forme d'organisation française représentée par
« un homme de confiance » et son équipe (prévu par les art. 43 et 44 de
la Convention de Genève). Il est chargé de l’amélioration des
conditions de vie du prisonnier de guerre. Il sert d'intermédiaire avec la
direction du camp. Il supervise la distribution
des colis Croix Rouge, personnels, Pétain, le courrier, les vivres, etc… Il
visite les kommandos pour procéder aux distributions accompagné d'un
garde. Il communique avec la mission du nom de "Scapini" à Berlin, l'ambassadeur
envoyé par la France et chargé de tous les problèmes relatifs aux
prisonniers de guerre.
A
partir du débarquement de juin 1944 en Normandie, le courrier devient très
irrégulier voire inexistant. Les prisonniers s'inquiètent de l'avenir des
évènements. A partir de juillet 1944, il semble que les communications
avec leur famille soient coupées jusqu'à leur libération au printemps pour
certains voire l'été 1945 pour d'autres.
L'évacuation
des prisonniers est ordonnée par l'O.K.W. au fur et à mesure de
l'avancée des alliés. L'armée veut garder sous la main des
prisonniers qui peuvent servir. Les premières évacuations Est-Ouest
devant les offensives de l'armée rouge ont lieu dès l'été 1944.
Le
Stalag IIB, le camp même est libéré par l'armée soviétique le 9 mars 1945 (
témoignage
Emile L. p. 119 Libération des camps, François Lannoy ) mais certains
kommandos comme celui de Gut Breitenfelde seront emmenés vers l'ouest par les allemands dès janvier 1945
.