un livre sur le STALAG IIB écrit par des polonais en 1975
une mine d'informations dont
je vous transmettrai la traduction au fur et à mesure


Extraits du livre
polonais
« OBóZ JENIECKI W CZARNEM
STALAG IIB
HAMMERSTEIN»
Gracjan
Bojar-Fijałkoyski-Andrzej Wienkarski
Koszalin 1975
Traduction Jadwiga RUDA - Transcription Renée POUPEAU
WSTęP
(Introduction)
30 ans après la fin de la 2ème guerre
mondiale, notre connaissance des crimes Hitlériens sur le territoire
polonais, n’est pas encore totale. Il reste des zones blanches dans la
région de Koszalin à cause du manque de renseignements sur cette
période, la preuve étant que sur une carte éditée en 1968 concernant les
crimes d’Hitler de 1939-1945 sur les terres polonaises, le STALAG IIB
HAMMERSTEIN n’était même pas mentionné.
Cela prouve qu’il faut intensifier les
recherches historiques car il est du devoir de la génération témoin de
ces crimes de fournir des témoignages sur la vérité.
S’il est normal de connaître notre passé, il
n’est que justice de recueillir ces témoignages pour qu’ils soient
reconnus.
Ces recherches sur le passé sont motivées par
la nécessité d’assurer la sécurité des peuples afin que ces choses là ne
se répètent pas.
Les auteurs de cette publication ont entrepris le travail de remplir les
zones blanches. Leur but est de préciser la vie des prisonniers du
STALAG IIB.
Une commission militaire a étudié les crimes
sur les prisonniers de la région de Koszalin - malgré plusieurs études,
affirme le professeur Dr Alfonso Lafkowski, il n’y a encore aucune
monographie sur ce sujet.
Cette absence est due au fait que les études
étaient centrées sur les camps plus importants que celui d’Hammerstein.
Certaines publications présentent des informations erronées au sujet de
la taille du camp, le réduisant à une taille plus petite qu’il n’était
en réalité.
Il n’y a pas d’archive concernant le STALAG
IIB, ce qui augmente les difficultés à mener cette recherche. La plupart
des témoins sont morts. Ceux qui ont survécu sont repartis dans leur
pays, dispersés de par le monde, d’où les difficultés à les retrouver.
Il y avait 2 CAMPS, NORD et EST qui feront
des sujets d’études séparés. " A. Zientarski
LE STALAG II B Hammerstein a
été créé fin septembre 1939. Il dépendait de la Kommandantur de la Zone
militaire II basée à Szczecin (Stettin). Il a été créé à côté de Czarne
(nom allemand : Hammerstein) de la région de Człuchów (nom allemand :
Schlochau) à l’emplacement du polygone militaire.
Sous le règne des prussiens, ce
lieu servait aux entraînements militaires, plus tard aux exercices de
la police.
Pendant la 1ère
guerre mondiale, une partie de ce terrain a été utilisé pour organiser
un camp destiné aux prisonniers russes où jusqu’à aujourd’hui, il reste
un cimetière de prisonniers et un monument en mémoire des prisonniers de
ce Stalag.
En avril 1933, trois mois après
l’arrivée au pouvoir d’Hitler, on a créé ici un des premiers camps de
concentration destiné aux prisonniers communistes allemands et aux
opposants du régime national-socialiste.
Ce camp a été fermé après
quelques mois d’existence et les prisonniers ont été transportés
ailleurs. Les locaux ont été ensuite occupés par l’armée.
Probablement à cause de ces
conditions d’existence antérieure, le gouvernement allemand a décidé
d’organiser un camp pour prisonniers de guerre. Il était très proche
de la frontière entre le IIIème Reich et la Pologne, le transport était
facile, le terrain très forestier et peu d’habitants.
Au début au Stalag IIB, il n’y
avait que des prisonniers polonais de l’armée Pomorze suite à la guerre
contre la Pologne début 1939.
Le premier commandant du camp
était le colonel Janus, ensuite le major Van Heydebrand.
Au Stalag IIB, il existait un
hôpital pour les prisonniers organisé par des prisonniers médecins
polonais, qui est devenu avec le temps l’hôpital central pour les
prisonniers de la région de Szczecin.
En été 1940,
après la capitulation de la France, on a ramené dans ce camp des
prisonniers français, aussi bien de l’armée métropolitaine que de
l’armée coloniale, puis des soldats belges, hollandais et des anglais
qui combattaient en France.
En 1941,
après la campagne des Balkans, des prisonniers yougoslaves sont arrivés.
Après l’automne 1941,
suite à l’attaque de la Russie par Hitler, pendant la première phase de
la guerre, on a ramené des russes par dizaine de milliers.
A cette époque, on a créé un
nouveau camp de l’autre côté de la voie de chemin de fer.
2 camps distincts ont été
organisés : Lager Nord et Lager Ost qui portait un nom commun, Stalag
IIB Hammerstein.
Au Lager Nord, des prisonniers
de toutes les armées.
Par contre au lager Ost, des
russes auxquels on a joint en 1943 des prisonniers italiens.
Au début, pour le lager Ost,
on a utilisé le nom de Stalag 315.
Quand l’Amérique est entrée en
guerre, des prisonniers américains sont arrivés au Lager Nord.
Presque tous les prisonniers
polonais et des milliers de prisonniers français, belges, yougoslaves,
russes et américains ont été envoyés au travail par groupes,
principalement dans les régions de Koszalin (nom allemand : Köslin ) et
Piła ( Schneidemühle ).
Ils travaillaient
principalement la terre dans de grandes propriétés terriennes, mais
aussi dans des usines qui fabriquaient du matériel de guerre, quelques
fois dans entreprises artisanales ou de d’intérêt commun. Ils étaient
surveillés par des soldats de la Wehrmacht.
Pour les prisonniers polonais,
on a essayé de les contraindre par un système de terreur de laisser
leur statut de prisonnier de guerre contre un statut de travailleur
civil qui ne leur donnait aucune protection et leur enlevait celle de
prisonniers de guerre. Une action similaire a été menée pour les
prisonniers français.
Fin avril 1945,
le front des combats s’approchant, le camp a été fermé.
En février 1945,
le stalag était évacué. A cette époque, la Poméranie ouest était
traversée par les allemands évacués de l’est. L’évacuation concernait
aussi les kommandos de prisonniers ; il y avait tellement de pagaille
qu’on ne pouvait pas suivre exactement le trajet des prisonniers.
Grâce aux relations entre les
prisonniers et les travailleurs civils, on a appris qu’une partie des
kommandos était escortée par des gardiens et une autre était dissoute
par eux-mêmes devant l’arrivée des russes.
Les prisonniers polonais de la
région de Koszalin évacués vers les bords de la Baltique ont vu de
longues colonnes de prisonniers anglo-saxons qui marchaient en direction
de Koszalin mais on ne sait pas ce qu’ils sont devenus.
Sur le
terrain du Stalag IIB, deux cimetières de 1939-1945 sont restés, l’un
près du camp NORD, l’autre près du camp OST a été découvert en octobre
1968.