Emile ECHARD travaillait avec son Kommando sur une
propriété agricole qui appartenait à un baron et une baronne.
«...
Hormis la durée de sa détention et la sévérité des hivers de
Poméranie, il ne fut pas trop inquiété ; mais peut-on juger de ce
que représente la privation de liberté lorsque cela ne vous affecte pas
personnellement ? Le 25 juin 1941
il envoyait une photo de son groupe de copains et y ajoutait
ce mot : « A vous deux en
attendant dans le calme du printemps le jour du retour » ! ...
Au début de 1945 l’armée soviétique progresse résolument vers l’ouest
et en quelques semaines elle va libérer les camps de prisonniers de
guerre alliés tenus par les allemands. C’est à cause de cette avance
que les Allemands vont déplacer leurs prisonniers de guerre vers
l’Ouest ; pour ce faire, ils organisent des marches forcées en janvier
et février 1945
(1).
Les conditions sont très dures (froid polaire, manque de nourriture
...) et bon nombre de prisonniers n’y survivront pas. Aussi, à la
mi-février le Général américain Ray Barker, chargé au SHAEF
de récupérer les prisonniers de guerre détenus par les allemands,
fait-il contacter le gouvernement allemand par les gouvernements suisse
et suédois pour faire cesser ces évacuations forcées ; les prisonniers
doivent rester « sur place » dans l’attente de l’arrivée des
forces de libération , russes ou américano-britanniques. La proposition
fut acceptée par les troupes hitlériennes et prit effet le 21 avril
suivant. Après cette date, la peur des Russes dont la réputation de
brutalité était très répandue, ne fit qu’augmenter parmi les
prisonniers, d’autant plus qu’il fut prouvé par la suite que les
troupes soviétiques n’avaient aucune idée préalable de l’existence de
ces camps et qu’ils ignoraient probablement qu’ils étaient protégés par
des conventions internationales. C’est pour toutes ces raisons qu’Emile
Echard et plusieurs de ses compagnons de détention s’échappèrent du
camp avant l’arrivée des troupes russes (elles libèreront le camp le
1er juillet 1945) et qu’ils gagnèrent le port d’Odessa d’où ils purent
être rapatriés en France par la Croix Rouge internationale. "
(1)
On les
appellera "les marches de la mort"