TRAJET DE L'ALLER
Lundi 27 mai :
Passons à Bergues
où un obus de OCA tombe à 10 mètres
de la voiture. Par fausse indication d’un soi disant français passons
Bergues et tombons sur une embuscade
et sommes fait prisonniers après avoir été
mitraillé par l’ennemi. La capote et toutes les musettes sont restées
dans la voiture. Après marche avec les tanks, suis parqué dans une
grange.
Mardi
28 mai : départ à 7 heures, arrêt au village de …* où
une brave femme nous donne un morceau de pain. Interrogatoire et
départ, subissons un orage et après s’être un peu reposé dans un hangar
fouille et redépart pour …* où
après fouille nous couchons dans une cour de ferme.
Mercredi 29 mai : départ à 5 h
pour ...* où nous rejoignons des prisonniers anglais et français,
couchons dans une grange.
Jeudi
30 mai : Départ à 5 h pour camp de …* où
nous arrivons le soir, couchons dans un pré.
*
il n’a pas mis les noms des villages
Vendredi 31 mai : départ 6 h pour camp
d’ Heslin prés de Frévent.
Samedi 1er juin : départ d’Heslin
pour Doullens, étape de la soif, plus mangé depuis 3 jours, ai
réussi à avoir un morceau de sucre, mangeons de la betterave et des
feuilles d’aubépine.
DImanche 2 juin : départ
de Doullens pour Goudevilliers, étape de la course, faisons 42 km sans pause, sommes
bien reçus par la population, ai eu un peu de rata et une soupe de
légumes.
Lundi
3 juin : départ de
Goudervilliers pour Cambrai en passant par Bapaume et les champs de bataille, arrivée à Cambrai à 16 h. Faute
de place, nous sommes embarqués à 6 h du soir, arrivée à Givet à 18h 30 où
nous refaisons la route à pied jusqu'à Beauraing, nous avons eu un arrêt le 4 à Hirson pendant 4
heures, ai bu du 70° et mangé du pain de soldat. Arrivés à
Beauraing à 18h½ épuisé, couchons dans une
pâture près d’un hérisson.
Mercredi 5 juin :
repos à Beauraing prés d’une source de boue, nous jouons aux cartes.
Jeudi
6 juin : départ à 17 h de Beauraing par chemin
de fer, voyageons toute la nuit et la
journée du vendredi 7 en chemin de fer,
traversons les Ardennes belges et le Luxembourg : pays féerique si
ce n’était la guerre.
Samedi 8 juin : passons la
frontière allemande à 10 h, arrivés à Tréves
à 11 h où nous joignons
le camp situé sur une hauteur à proximité de la ville : sommes
très bien !! couchés dehors et sans manger !
Dimanche 9 et Lundi
10 juin : vie de camp à Trèves. Vu Lemahieu
(ancien
patron de pépé mort quelques jours après son rapatriement en janvier
1941) , Villars , Vannebusshe et des amis
de
l’auto.
Mardi
11 juin : départ à 16 h
pour un camp définitif, nous passons par Berlin le mercredi
12.
A 17 h départ de Berlin, passons la nuit sur le train
et arrivée
à HAMMERSTEIN le JEUDI 13 JUIN au camp de STALAG IIB.
Passons la nuit sous les tentes, il fait très froid, n’ai qu’une petite
veste sur moi et suis épuisé.