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par son fils Yves LECARPENTIER

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BUCHHOLZ-BUKOWO

Journal de retour du Stalag IIB
HAMMERSTEIN
Ecrit par Maurice LECARPENTIER
Matricule 71384
Départ le 29 janvier 1945
HAMMERSTEIN évacuation du camp par :
NEUSTETTIN (Szczecinek)– SCHIVENBEIN – LABES (Lobes) – NAUGARD - GÜLZOW (Cammin)
15/02, WIESTOCK colonne coupée en deux : 1) sous off. 2) travailleurs
GREIFENBERG (Gryfice) bureau du travail, envoyé de nouveau en Kommando 560 à ZEDLITZ (1)
arrivé le 17/02/45 ai travaillé dans une petite ferme jusqu’au 7/03/1945
le Kommando décide de quitter ZEDLITZ et de passer du côté russe
Quittons le village à 2h30 avec 3 voitures et 6 chevaux, emmenons avec nous une famille polonaise et 2 ukrainiennes.
Arrivons
à TREPTOW (Trzebiatow) dans la soirée où nous devons stationner et cantonner 2
jours, les routes d’évacuation vers GREIFENBERG n’étant pas encore
sûres.
D’après différents témoignages, nous l’avons échappé belle quelques
éléments allemands ayant parait-il occupé ZEDLITZ après notre départ et
tuer tous les étrangers qui s’y trouvaient (?).
Le 9 mars, quittons TREPTOW (Saatzig) et cantonnons dans les environs de GREIFENBERG
Le 10, GREIFENBERG – PLATHE
Le 11 REGENWALDE (Resko)
Le 12, mars RUHNOW
Le 13, repos à RUHNOW profitons pour préparer des vivres de routes et des gâteaux, le pain nous faisait défaut.
Le 14, départ à 7h pour DRAMBURG, nous gagnons GRÜNBERG où nous passons la nuit.
Le 15, nous partons à 9h de GRÜNBERG - 1 groupe se sépare de la colonne
par crainte qu’en passant par FALKENBURG les 3 chevaux qui nous restent
soient pris.
Notre chef de colonne va à la Kommandature qui nous donne la direction
de DEUTCH-FREIDLAND ou de SCHNEIDEMÜHL où nous devons prendre le train
pour gagner un camp en POLOGNE.
Notre groupe s’augmente de polonais et d’ukrainiens ce qui le porte à 44.
Je retrouve à FALKENBURG le camarade ……. (écriture illisible) qui fait
fonction d’interprète près de la Kommandature russe pour le
rapatriement des Français.
Dans la soirée nous arrivons à WUTZIG( ?) où nous décidons de passer la journée du 16/03 – repos – vivre de départ.
Le 17, départ à 7h30 arrivée à MÄRKISCHE-FREIDLAND.
Le 18/3, départ à 9h arrivée à 1h à …. (illisible)
Le 19/03, repos.
Le 20, départ à 7h30 arrivée à DEUTSCH-KRONE (D.K.) été au Centre de Ravitaillement et à la Kommandature :
- Devons attendre dans la ville de nouveaux ordres
- Recensons à ce jour 5 000 français dans la ville
- Avons touché comme premier ravitaillement 6 boules de pain ½
- Avons trouvé un beau cantonnement.
Revu Bernard MASSON dans un village à 2 km de la ville et DESCHÂTEAU au
Centre de Ravitaillement, le 1er Cherbourgeois que je vois depuis le
début de la captivité.
Mercredi 21/03/1945, nettoyage et installation du cantonnement.
Du 22 au 27/03, sommes formés en colonne de 100 hommes, tout un quartier de D.K. est réservé aux Français.
3 camarades sont tués accidentellement par l’explosion de mines.
Beaucoup de maisons et les bords du Lac ont été minés.
Faisons partis du 5ème Bataillon.
Du 27 au 31 mars, R.A.S. suis secrétaire au 8e Bataillon
1er avril, le 8e Bataillon devient le 7e assiste à 2 matchs de foot.
2 avril, match de foot. R.A.S. attendons toujours le jour du départ.
8 avril, établissement de fiches individuelles pour les autorités russes.
4 avril, on parle de nous envoyer au travail (ensemencer les terres ) à raison d’un bataillon par village.
5 avril, nous devons partir d’un moment à l’autre pour la réorganisation de la culture dans les villages environnant D.K.
Le 6 avril, nous quittons D.K. pour les chantiers agricoles. La 1ère Cie du 7e Bataillon doit se rendre à ….(illisible)
Le 7 avril, installation de la Cie à ……
Le 8, nettoyage des cantonnements.
Du 9 avril au 1er mai, Récupération du matériel agricole et après
livraison des nouveaux par les autorités russes, ensemencement des
terres d’orge et d’avoine (112 ha) et 25 ha de pommes de terre.
Le 29 avril, le 1er groupe de la 1ère section a fêté le 34e anniversaire de son chef notre camarade Sergent DELHAYS Robert.
Menu :
Asperges indigènes sauce blanche – Trou Normand (eau de vie maison 70°) –
Chevrette de ? (nom du village) aux carottes – Po…………………s naturelles – gâteaux, café, eau de vie ( amabilité maison) – chants.
Chacun poussant la sienne. Il y eut de l’entrain et de la bonne humeur et aussi beaucoup d’alcool de bu.
Nous avons vécu très bien dans ce village. CH (illisible) s’est défendu pour le ravitaillement :
distillation de jus de pomme de terre et de betteraves sucrières pour avoir de l’alcool.
Fabrication de confiture avec les betteraves et de la rhubarbe.
Il faut dire aussi que les chasseurs s’en donnaient à coeur joie car
beaucoup de chevreuils, cerfs, biches et lièvres se trouvaient dans les
forêts environnant notre village.
Même si le moral des hommes a subi un choc du fait de leur envoi aux
travaux agricoles plutôt que dans leurs foyers, ils se reprirent vite
et il ne fallut pas trop batailler pour leur faire effectuer leur
travail.
Et le rendement ne fut pas trop mauvais puisqu’après une réorganisation
qui s’avéra assez pénible dans le village aux ¾ dévasté, nous sommes
arrivés à ensemencer 112 ha d’orge et d’avoine et 25 ha de pommes de
terre.
De plus, grâce à la remise en marche du moulin, nous mangeons du pain
blanc - fait avec de la très belle farine de seigle et avons pu équiper
à l’électricité tous les cantonnements de la Cie.
Nous avions notre forge et atelier de …rèlerie.
Mais ce fut cependant une grande joie lorsque notre commandant de Cie
ALIX put le 3 mai, nous annoncer que nous devions le lendemain conduire
les chevaux (4) à la Kommandature russe de ……….. pour n’est-ce pas,
laisser prévoir notre prochain départ.
Le 3 mai, je suis invité à la fête anniversaire de notre commandant de
Cie ALIX. Nous passons une très bonne soirée. Le Pou que je chante, a
comme toujours un grand succès.
Je suis possesseur d’un petit chien qui s’appelle Dick, mais avec ces bruits de départ je serai obligé de le quitter.
Le 4 mai, Nous apprenons par un camarade rentrant de DEUTCH-KRONE que
nous devons très prochainement partir en direction de WOLDENBERG et de
là ODESSA.
En effet une délégation française de rapatriement est arrivée à D.K. Il
paraît que nous n’aurions pas du aller travailler, c’est le commandant
russe qui pris cela sous son bonnet.
Cette délégation ne fut – parait-il – avertie de la présence de 6 500
français dans la région de D.K. que le 28 avril. De sorte que, à
l’heure où j’écris ces lignes, nous aurions du avoir fait une grande
traite vers notre « chez nous ».
Le 5 mai, je suis à l’affut derrière les buissons dans l’attente du
gibier. Je mets mes notes à jour. Maintenant que j’ai terminé peut-être
viendra-t-il un chevreuil se mettre à portée de mon fusil.
Le 6 mai, Ordre est donné de quitter S……….. pour WOLDENBERG.
Le 7, Nous quittons S……. A 5h du matin pour AR…….. 26 km.
Il pleut toute la journée ; Je fais équipe avec TRAPEAU (?).
A notre arrivée à AR…… une roue de notre voiture se brise, heureusement nous trouvons une place …… une voiturette.
Le 8, départ d’AR….. pour SCHLOPPE 26 km.
Le temps est magnifique, nous faisons Adolphe et moi une moyenne horaire de 6 km.
A l’étape nous faisons connaissance de 4 camarades.
Le 9, départ de SCHLOPPE pour WOLDENBERG 30 km.
Maintenons notre moyenne de 6 km à l’heure.
Arrivons à WOLDENBERG à 1h.
Nous nous installons dans un petit pavillon sur la route de BERLIN où il y a une grande circulation.
Nous apprenons la signature de l’Armistice.
Le 10 et 11 mai, nettoyage des cantonnements.
Le 12, classement des fiches par bataillon. A quand notre libération ?
Le 28 mai, Après être restés 2 semaines à tromper notre impatience
comme nous le pouvions, des bruits officiels de départ circulent.
Nous avons touché 5 jours de vivres (2j de viande fraîche et 3 j conserves) et nous devons prendre le train en cette ville.
Nous avons,maintenant avec nous un commandant et un capitaine de la commission de rapatriement.
J’ai rencontré dans la ville 2 cherbourgeois DESCHÂTEAU et CHEVALIER (beau frère de HAMMON ?).
Nous sommes dans l’attente du départ, les nerfs sont surexcités, comme dans toutes ces circonstances les bobards continuent.
Comme le commandant russe refuse d’indiquer la direction que nous
allons prendre, nous faisons tous des pronostics, la guerre des nerfs
continue.
Nous avons aussi l’autorisation d’envoyer une carte de visite à nos familles. Sera-t-elle transmise ?
Le 29, nous sommes en état d’alerte. Un premier convoi est parti à midi.
Nous partons à 20h de WOLDENBERG – KREUZ – LANDSBERG – KÜSTRIN
Le 30 mai, KÜSTRIN
Le 31 mai, allons jusqu’à NEU…….. et retournons à EGG…..
Le 1er juin, cantonnons chez les allemands à EGG…..
Le 2 juin, quittons EGGERADORF ( ?) en camion . Nous arrivons à
MAGDEBOURG (côté russe) à 8h30. Rencontré le cousin de Désiré MESNIL.
Le 3 juin, nous traversons l’ELBE à 20h.
Nous sommes dans MAGDEBOURG occupée par les Ecossais.
Le 4 juin, Je rate le départ pour la France. Je reste seul de mon groupe !
Nous pouvons constater un grand changement entre les manières anglaises
et russe en ce qui concerne le traitement de la population allemande et
l’attitude de celle-ci vis-à-vis des troupes occupantes.
Alors que du côté russe tout a été pillé et détruit souvent dans un but
inutile (sans doute esprit de vengeance) tout le matériel ramassé bicyclettes, etc..
De ce côté, les allemands sont en possession de leur matériel.
La meilleure preuve de ce changement est donnée par l’attitude des femmes :
- d’un côté elles se cachaient et se barricadaient chez elles dès qu’elles voyaient un russe
- de l’autre elles sortent, se promènent, entament des conversations avec les
Tommies.
Il est vrai que la différence est grande ces derniers et les ceux-là.
Les russes par leur indiscipline et leur violence ont été à l’encontre
de leur politique, alors qu’avec un peu de doigté, ils auraient pu se
faire un nombre vraisemblable de sympathisants surtout du côté des
prisonniers libérés.
Les vols commis envers ceux-ci et divers traitements ou vexations
commis ont détourné même de fervents communistes des russes et de leur politique !
Le 5 juin, départ de MAGDEBOURG à 16h30 pour la France.
Le 6 juin, traversons HERNAU, traversée du Rhin sur pont jeté par les troupes américaines à WESSEL.
Le 7 juin …… ……… rentrons en HOLLANDE à KER.RADE RO… - ……. – MANSTRICKT
Passons en Belgique à VISSE ( ?) 19h …. – CHARLEROY.
Passons la frontière française à JEMM…..
Réception inoubliable en HOLLANDE et en Belgique.
Le 8 juin, organisation magnifique à MAUBEUGE et tout est réellement
mis en oeuvre pour satisfaire à toutes formalités et éviter tout ennui
aux rapatriés. ….. toutes choses être aussi bien comprises et
organisées dans notre nouvelle France.
A 21h, quittons MAUBEUGE pour PARIS.
Le 9 juin, arrive à PARIS à 5H et quitte PARIS à 7h40.
FIN
Retranscrit par Yves, fils de Maurice, le 28/01/2019 soit 74 ans plus tard
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